19.10.08

dimanche.

Josiane Nardi, 61 ans s'est immolée par le feu pour protester contre l'expulsion de son compagnon, Henrik Orujyan, 31 ans.
Elle est morte de ses blessures, il a été libéré.

De cette sècheresse biographique, celui-là tirera un roman. Il sera âpre et plein d'ellipses.
Celui-là se déchargera en plaisanteries grasses sur la différence d'âge, l'aspect peu recommandable du jeune homme, et ce sera plein de sous-entendus flottant à la surface comme de vieux pneus.
Celle-ci en fera un combat renouvelé, et ce sera plein d'appels désespérés à des souvenirs anciens, à des limites maintes fois franchies.
Il y aura un, deux, dix billets comme celui-ci, ils seront tristes et incompréhensifs, plein du sentiment de n'être qu'à l'écume de cette chose terrible.

Dans tout ces cas de figure, nous maintiendrons à distance le scandale, l'inabordable singularité de ces deux vies, la rage et le remord, le sacrifice et la folie, la peine humaine et la violence des lois de la peur, le point de bascule, l'ivresse, le feu, l'histoire et la chair consummées.

Sur qui, maintenant, repose le poids? Aurais-je voulu d'une liberté à ce prix là? Mais qui voudrait d'une détention payée en vie humaine?

Assez.
Assez.

Edit : on peut voir, ici, le clip de c'était pire demain

10 commentaires:

l'âne Onyme a dit…

Il faudra poser sur la table des nos puissants les os blanchis du sacrifice. Leur montrer qu'au delà des lois, il existe l'amour.
Leur donner une dernière chance de comprendre, puis les destituer.
Il y a déjà eu des révolutions...

l'âne Onyme a dit…

"Sérieusement blessé à la main, notre collègue la voit brûler, puis s'écrouler. Avec son confrère du Maine Libre et quelques passants affolés, il hurle à l'aide. Tambourine à la porte de la prison, qui reste close. Les témoins tentent d'éteindre les flammes avant l'arrivée des sapeurs-pompiers. « Je ne veux pas mourir, je veux voir Henrik », murmure Josiane Nardi. Pourquoi personne ne sort de la maison d'arrêt à ce moment ? « De l'intérieur, les policiers n'ont rien vu », répond le préfet."

Anonyme a dit…

Faut-il aimer pour se sacrifier de cette façon.
Il n'y a pas que des fraudeurs et des mariages blancs il y a aussi l'amour mais c'est un sentiment qui passe bien au dessus de la tête de nos gouvernants.

samantdi a dit…

Il y a quelque chose dans cette histoire qui impose silence, au plus profond de nous... Et en même temps que ce silence, l'envie de crier et d'agir, de ne pas baisser les bras face à cet immonde "ministère de l'identité nationale" ses pompes minables et sa Marseillaise huée, ses oeuvres macabres de rétention et d'expulsion, ses victimes suicidées. En même temps que s'infiltrent, la délation, la corruption, autant de choux gras pour de malfaisants profiteurs.

Anonyme a dit…

une minute de silence pour cette histoire et toutes celles qui s'écrivent déjà dans les coulisses.

Tili a dit…

Sont ils intouchables, ces puissants ? Sont ils humains ?
Même l'éclatante filouterie de leurs montages économiques n'a pas suffit à les faire choir. Alors que faire ?

Anonyme a dit…

La vraie charité, c'est quand il n'y a que de la misère à partager (ou pas)
Dont acte, bientôt et partout...
Bises

Marianne a dit…

S'immoler pour pouvoir espérer, folie de la désespérance , dernier recours ou folie tout court . Je ne sais que penser , j'ai signé....je suis écœurée

Anonyme a dit…

Et sur les sites des principaux quotidiens, les tombereaux de commentaires racistes sous les dépêches qui relatent ce fait divers...

Tellinestory a dit…

A tous : merci de vos échos. j'étais sous le coup d'une forte émotion quand j'ai écrit cela. Parce qu'il y a , condensé, de l'amour, de la folie aussi très certainement, en tous cas du désespoir.
Mais il y aussi, derrière, les questions de ce qui est fait en notre nom.
A partir du moment où l'un des nôtre revendique le droit de vivre avec un de là-bas, (et peu importe ce qu'il y trouve comme plaisir ou occasion de souffrance), celui-ci est-il encore un étranger?

@Pascal : je ne veux même pas les lire. Un minimum de confiance en l'espèce humaine reste un outil indispensable à mon travail. Yeurk.