23.9.08

1, 2, 3


"M'sieur ! Y a Benjamin qui m'a filé un caramel qui colle!
-Fais celle qui n'a rien vu."

Voui, mais moi, en fait, j'aime pas si mal les tags, je fronce le nez juste pour faire genre.
Puis Benjamin, l'est très bien. D'ailleurs, quelqu'un qui cite "le Traité du Zen et de l'entretien des motocyclette " mérite une place au chaud dans un coin de mon paysage virtuel.
alors voilà:
1, 2, 3, j'étends le bras.
1: choisir un livre, l’ouvrir à la page 123 ;
2: recopier à la 5e ligne, les 5 lignes suivantes ;
3: indiquer titre, auteur, éditeur, année d’édition ;
puis, bien sûr, tenter de refiler le caramel à 4 autres personnes.

Ce qui donne cela:

Son visage est toujours en feu
C'est même pire: il brûle, il brûle.
Ainsi le pauvre papillon
Qu'a pris un écolier cruel
Agite ses ailes brillantes.




Au bout de mon bras, il y a Eugène Onéguine et ce visage, c'est celui de la très jeune Tatiana qui brûle d'attente et d'effroi depuis qu'elle a osé écrire une lettre au jeune homme qui se croyait revenu de tout.
Pouchkine, c'était l'un des grands amours de ma grand-mère et j'acquiesçais avec respect et solennité--- jusqu'à ce que je lise enfin.
Et c'est moi qui suis tombé amoureuse, non pas d'Eugène, mais d'Alexandre, de sa plume qui distribue les volées de bois vert et les billets tendres, qui se moque des jeunes gens blasés mais retient son souffle et son ironie devant l'ardeur candide d'un premier amour. Cette plume qui flâne et serpente, chante les petits pieds de ses anciennes maitresses et l'hiver russe, célèbre la perfection de l'ordre villageois en ces termes:

"Les servantes, dans le jardin
Cueillent des framboises et chantent
Comme on en a donné l'ordre
(Ordre fondé sur la sagesse
Bouche qui chante est occupée;
Bouche qui chante ne peut pas
Manger les framboises des maîtres)"


Et s'interroge sur sa postérité avec ceux-ci:

" j'aimerai ne quitter le monde
qu'en y ayant laissé ma trace
Je n'écris pas pour la louange
Mais il me plairait de donner
du lustre à mon triste destin
et que quelques mots fassent vivre
Comme des amis, ma mémoire."



Voilà, ça s'appelle Eugène Onéguine, d'Alexandre Pouchkine, ça a été écrit entre 1823 et 1830, c'est paru en Folio classique et ça me donne envie d'apprendre le russe chaque fois que je l'ouvre.

Ada, Oxygène, le Loup et l'Ane, si le caramel vous en dit..

4 commentaires:

Anonyme a dit…

MErci pour le caramel (il est au beurre salé ?)
Que des bouquins en turc sur mon bureau (ou alors de manuels de cours d'histoire, ou alors des librio choisis avec amour pour mes élèves, mais bon bof...)
il faudrait que je traduise en plus ?

Sinon le bouquin que tu citesparait fournir une bonne raison d'apprendre le russe.

Anonyme a dit…

J'aime beaucoup cette idée d'associer le livre à celui ou celle qui vous l'a passé – un peu d'héritage en somme –.

Anonyme a dit…

J'ai eu raison de lire cela avant ma journée...elle sera belle? Bernard

Anonyme a dit…

Hmm! Le caramel est-il aussi bon que les sucettes que tu avais apportées au Paris Carnet ? Oui ? Alors je l'attrape au passage bien que j'aie déjà participé à ce jeu. mais il y a tant de livres n'est-ce pas ?