21.10.06

samedi matin

Apprendre à voir, là haut, la trace éclatée lumineuse, de l'avion qu'on prendra peut-être. Constater que l'homme a fait les vitres, négliger le chiffon qui persiste , ou bien le prendre comme trace de sa bonne volonté, regarder le dessin rieur et vif de la dernière, pas les tentatives ratées qui gisent en boule dans l'entrée, regarder la chatte nouvelle lutter de vitesse avec une mouche, ne pas penser qu'il faudrait bien, quand même, aller ramasser les os de poulets qui décorent le jardin, la voir, tout soudain s'arrêter et venir quémander une caresse, ne pas trop songer, qu'une fois encore, malgré toutes les promesses intérieures, on a remis, encore une fois son coeur en jeu, fut-ce à hauteur de chat...

Se dire que tout ceci a, tout à la fois, la mélancolie et la douceur des gestes volontaristes, savoir que l'élan et la grâce ne nous sont donnés que pour très peu de temps. Savoir aussi que ces moments là, un peu forcés, un peu trop patients, sont des actes de gratitude envers ces autres instants, brefs et miraculeux, où la beauté du monde nous est donnée avec une évidence brutale et joyeuse.

Ecrire à l'ami.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai peur des chats. Non seulement, ils sont e dangeureux croqueurs d'oiseaux, mais ils réussissent à nous attraper le coeur, au moment où on s'y attend le moins.

Anonyme a dit…

Ce sont toujours des affaires de regard sur le monde. Un bien beau monde d'automne que tu nous donne là...

Anonyme a dit…

C'est amusant, j'ai une note semblable en première partie qui dort depuis quelques jours. Les chats sont vraiment de sympathiques tueurs en série (du moins quand on mesure plus de quinze centimètres).

Anitta a dit…

Oui, je confirme, oublier bien en évidence le torchon avec lequel on vient (pour une fois) de se livrer à quelques menues tâches ménagères est une attitude parfaitement masculine...!